Canadian Oncology Nursing Journal (Jul 2013)
Défis entourant la tenue, dans les services ambulatoires, de conversations sur la sexualité : Partie II—les perspectives des prestataires de soins
Abstract
Le traitement du cancer a une incidence significative sur la qualité de vie de la personne touchée. Il y a notamment atteinte à l’image corporelle et à la sexualité. Cependant, on a de plus en plus d’indications que les conversations sur ces conséquences ne surviennent pas souvent entre les patients atteints de cancer et leurs prestataires de soins de santé, particulièrement dans les services ambulatoires surchargés. Cette étude a été entreprise afin d’explorer les perspectives des prestataires de soins liés au cancer concernant les conversations tenues sur la sexualité à la suite d’un diagnostic de cancer. On souhaite mieux comprendre les obstacles à la tenue de ce genre de conversations dans la pratique quotidienne. Trente-quatre professionnels des soins en cancérologie (infirmières, médecins, travailleurs sociaux et techniciens en radiothérapie) ont participé aux entrevues visant à explorer leurs expériences en matière de conversations sur la sexualité. Les transcriptions des entrevues ont fait l’objet d’une analyse thématique standard du contenu. L’analyse a permis de dégager six thèmes. De manière générale, les participants reconnaissaient que le traitement peut avoir une incidence sur la sexualité des patients. Dans la majorité des cas, des conversations sur des questions relatives à la sexualité avaient lieu dans le cadre des processus d’obtention du consentement éclairé avant que le traitement ne commence ou lorsque des patients posaient des questions à propos d’effets secondaires. Par contre, ces conversations dépassaient rarement les effets secondaires physiques et ne prêtaient aucune attention à l’incidence de ces effets secondaires sur les relations personnelles et émotionnelles ou sur l’intimité. La plupart des prestataires de soins attendaient que les patients soulèvent leurs inquiétudes dans ce domaine et exprimaient leur gêne personnelle et leur manque de formation concernant la tenue de conversations de ce genre. Dans leur optique, les conversations étaient pénibles à la fois pour eux et pour leurs patients. Les résultats confirment la nécessité de clarifier les attentes relatives au rôle des infirmières en oncologie ainsi qu’à celui des autres membres de l’équipe de soins en cancérologie, pour ce qui est des soins aux patients liés à la sexualité et de la prestation de l’éducation à l’appui du rôle ainsi cerné.