Cahiers Agricultures (Jan 2020)
Quelle place pour les petits exploitants dans l’agriculture contractuelle ? Le cas de la tomate industrielle en Algérie
Abstract
Les travaux portant sur l’inclusion des petits exploitants dans l’agriculture contractuelle dans le monde dressent des constats contradictoires. En Algérie, l’État a engagé en 2009 un programme d’appui à l’intégration des filières lait et tomate industrielle, en accordant des primes aux entreprises et aux agriculteurs qui s’engagent ensemble dans des contrats de commercialisation. L’adhésion des agriculteurs et des entreprises à ce dispositif contractuel a été importante dès son lancement, mais qu’en est-il du développement de contrats de production et de l’intégration des petits producteurs ? Nous avons étudié le dispositif contractuel mis en place par la plus grande conserverie de tomate en Algérie (CAB) dans le plus grand bassin de production de tomate industrielle du pays (wilaya de Guelma), avec des enquêtes portant sur la moitié de ses contractants (184/368) et des producteurs hors contrat de la région (58/115). L’étude témoigne du rôle déterminant de la prime dans l’adhésion de l’entreprise et des agriculteurs au contrat de commercialisation. Elle augmente le prix aux producteurs et les motive à livrer leur production à l’entreprise, sécurisant ainsi les approvisionnements de cette dernière. Cette forte participation au contrat de commercialisation a incité la CAB à proposer aux agriculteurs des contrats de production. Les petits producteurs, pourtant majoritaires, y participent très peu, pour des raisons mises en évidence dans l’article.
Keywords