Journal of Lithic Studies (Sep 2017)
L’évolution du débitage d’éclats au Néolithique ancien et Moyen I en Haute-Normandie
Abstract
Depuis plusieurs décennies, de nombreux sites attribuables au Néolithique ancien (culture du Villeneuve-Saint-Germain) et moyen (Cerny et Chasséen septentrional) ont été mis au jour en Haute-Normandie. Plus récemment trois d’entre eux, Aubevoye « La Chartreuse », Saint-Pierre-d’Autils « Le Plaquis » et Porte-Joie « La Couture aux Rois, zone C » ont fait notamment l’objet de descriptions technologiques. Si les séries lithiques de cette période se distinguent quelquefois par la production de belles et grandes lames par percussion indirecte, le reste de l’industrie se caractérise par une production laminaire domestique et un débitage d’éclats initialement et souvent décrit comme une production expédiente ou opportuniste. Cette contribution tente de mettre en avant de nouveaux caractères permettant de préciser l’évolution de ce débitage, les objectifs de production et la transformation des produits qui en sont issus. Ainsi, et à partir de l’étude de 8 sites hauts-normands datés du Blicquy-Villeneuve-Saint-Germain et du Cerny, les auteurs décrivent les principales caractéristiques du débitage d’éclats identifié en Haute-Normandie. Pour cette production, le premier constat est l’exploitation locale de matières premières de mauvaise qualité situées à proximité souvent immédiate des sites. Les modalités de débitage sont multiples (unipolaire, multidirectionnel et bipolaire) mais plutôt élémentaires et certainement pas standardisées. L’ensemble se double d’une quasi absence de mise en forme et de l’utilisation systématique de percuteur en silex pour le débitage et la retouche. Les auteurs soulignent également une sélection opportuniste des supports d’outils (variabilité morphométriques des modules), une adaptation du support de la retouche au type d’outil et l’utilisation de procédés techniques de retouche parfois singulier (burin décalé).
Keywords