Reproductive Health (May 2020)

Beyond will: the empowerment conditions needed to abandon female genital mutilation in Conakry (Guinea), a focused ethnography

  • Marie-Hélène Doucet,
  • Alexandre Delamou,
  • Hawa Manet,
  • Danielle Groleau

DOI
https://doi.org/10.1186/s12978-020-00910-1
Journal volume & issue
Vol. 17, no. 1
pp. 1 – 15

Abstract

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Résumé Contexte Les mutilations génitales féminines (MGF) peuvent nuire à la santé des filles/femmes. Plusieurs études ont identifié les déterminants socioculturels de cette tradition, or aucune n’a focalisé sur des personnes vivant dans un contexte où les MGF sont hautement pratiquées et qui refusent de faire exciser leurs filles. En Guinée, la prévalence des MGF est très élevée et la pression sociale pour faire exciser les filles est forte. Cette recherche a donc exploré les profils démographiques et socioculturels, et l’expérience de Guinéens qui ne pratiquent pas les MGF. Méthodes Nous avons utilisé une méthodologie « d’ethnographie focalisée », et mené des entretiens individuels semi-structurés avec 30 femmes et hommes de différentes générations (jeunes adultes, parents, grands-parents) vivant à Conakry, en Guinée. Résultats Nous avons constaté que les participants 1) ne divulguent pas tous leur statut de non-pratique, et 2) ont différentes expériences de pression sociale. Nous avons créé une typologie pour les décrire selon leurs différents profils et expériences, et les avons surnommés ainsi: 1) « activistes », 2) « discrets », 3) « courageux », 4) « stratèges ». Discussion Vouloir abandonner la pratique des MGF ne suffit pas. Les principales conditions permettant aux participants de mettre en oeuvre leur décision de ne pas faire exciser leurs filles sont: bénéficier de soutien social (capital social positif), ou être financièrement indépendant du réseau de solidarité traditionnel (capital économique suffisant). Nous recommandons donc de trouver des moyens pour accroître l’autonomisation des femmes/familles pour qu’elles puissent mettre en œuvre leur décision de ne pas faire exciser leurs filles, principalement en les soutenant pour accéder à 1) du soutien social, et 2) l’indépendance financière, y compris par la scolarisation et l’accès à des emplois mieux rémunérés. Conclusions Cette étude a été la première à explorer l’expérience de personnes qui ne pratiquent pas les MGF dans un contexte de forte prévalence des MGF et de pression sociale. Les résultats et recommandations de cette recherche peuvent éclairer les stratégies d’abandon des MGF et ainsi contribuer à améliorer ou à développer des stratégies d’intervention qui favorisent la santé et le bien-être des filles/femmes.

Keywords