INRAE Productions Animales (Dec 1990)
Les lipides de dépôt chez les poissons d’élevage : contrôle cellulaire, métabolique et hormonal
Abstract
Cet article a pour but de dégager les spécificités cellulaires, métaboliques et hormonales du dépôt de lipides chez les poissons sur la base de données bibliographiques existantes et de données personnelles. Il n’existe que très peu d’informations sur l’existence et les caractéristiques des tissus adipeux chez les poissons. Nous supposons indirectement que le développement des tissus adipeux se fait selon des mécanismes similaires à ceux observés chez les mammifères, c’est-à-dire à la fois par hypertrophie et par hyperplasie. Toutefois l’implication du phénomène d’hyperplasie doit être démontrée directement. Les lipoprotéines circulantes impliquées dans le transport des lipides provenant de l’aliment et des lipides provenant des dépôts sont similaires chez les poissons et chez les mammifères exceptée pour la vitellogénine qui apparaît lors du développement des gonades femelles. Le transport du cholestérol semble différent de celui des mammifères, mais la spécificité de ce phénomène reste à étudier. Les points de contrôle du transport et de la mobilisation des lipides se situent à deux niveaux : la composition en apoprotéines des lipoprotéines et les enzymes responsables de la métabolisation des lipoprotéines. Le dépôt de lipides est contrôlé directement par une hormone : l’insuline. Le contrôle indirect du dépôt de lipides et le contrôle direct de la mobilisation des lipides font appel à un complexe multi-hormonal impliquant les hormones hypohysaires, thyroïdiennes, pancréatiques et corticostéroïdes. Le poisson présente l’originalité d’être dépendant de l’environnement dans sa capacité de stockage des lipides et d’avoir une forte capacité physiologique de mobilisation et de redistribution de ses dépôts.