Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems (Jul 1998)

Influence de l'hydrodynamique des bassins sur la survie et la croissance des larves de turbot (Psetta maxima)

  • GAIGNON J. L.,
  • PETTON B.,
  • QUEMENER L.

DOI
https://doi.org/10.1051/kmae:1998007
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 350-351
pp. 303 – 323

Abstract

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Une forte variabilité des performances larvaires est observée chez le turbot. De nombreuses causes ont été étudiées, mais peu de travaux ont été publiés sur l'influence des conditions environnementales. Dans cet article, les effets des conditions hydrodynamiques des milieux d'élevage sur la survie et la croissance de larves nourries jusqu'aux jours 7-10 et de larves non alimentées ont été étudiés. Plusieurs expérimentations ont porté sur l'importance des débits d'eau (600 et 1200 ml.mn-1, constant et progressif), des débits d'air (10 et 30 ml.mn-1) et du sens de circulation de l'eau (descendant et ascendant, avec et sans changement de sens en cours d'élevage). De plus, les interactions possibles du sens de circulation de l'eau avec les conditions d'alimentation des larves ont été étudiées (i) en différant la première distribution alimentaire (à 4 moments différents entre 52 à 76 heures après le stade 95% d'éclos) et (ii) en utilisant deux rations alimentaires (différentes d'un facteur 3). Les résultats montrent que les débits d'eau et d'air influencent fortement la mortalité : une élévation de 25% du débit d'eau et un faible débit d'air ont des effets négatifs durant la période d'alimentation mixte (jours 3-4). Le sens de circulation de l'eau influence la mortalité durant toute la période d'élevage concernée. Un courant ascendant améliore la survie. Ces résultats ont été confortés lorsque des changements de sens de circulation de l'eau ont été pratiqués en cours d'élevage. Ils modifient quasi immédiatement (dans les 8-24 heures) l'évolution des mortalités observées : le passage d'un courant ascendant à un courant descendant entraîne de fortes mortalités et le changement inverse se traduit par une diminution, voire un arrêt de la mortalité. Les conditions d'alimentation testées n'influencent pas la survie larvaire ; elles n'interagissent pas non plus avec le sens de circulation de l'eau sur la survie. Par ailleurs, ni les facteurs influençant l'hydrodynamique dans les bassins, ni le décalage de la première alimentation n'ont d'effet sur la croissance larvaire. Seule l'augmentation de la quantité de proies distribuées permet une augmentation significative de la croissance. En conclusion, l'hydrodynamique dans les bassins a une forte influence sur les survies des larves. Ceci impose, d'un point de vue pratique, un contrôle précis des débits d'eau et d'air. La disponibilité en proies et leur accessibilité pour les larves ne semblent pas devoir être liées aux effets des facteurs hydrodynamiques.

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