Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems (Jul 1998)
Evolution des caractéristiques physico-chimiques de deux zones de frayères à sédimentation contrastée et premiers résultats de survie embryo-larvaire de truite commune (Salmo trutta)
Abstract
L'impact chimique et physique de la sédimentation sur la survie d'oeufs de Salmonidés a été étudié dans la partie amont de deux ruisseaux d'un même bassin à production salmonicole contrastée : le Moulinet qui présente une faible population de truites et la Roche qui est un ruisseau très productif. Les matières en suspension et les sédiments déposés ont été collectés à un pas de temps de 8 ou 15 jours en 1996 et 1997 et les survies embryo-larvaires ont été estimées en parallèle, dans des incubateurs artificiels. Les taux de survie ont été déterminés à l'émergence en 1996 et de la fécondation à l'éclosion, puis de l'éclosion à l'émergence en 1997. Les paramètres chimiques de l'eau interstitielle (oxygène, pH, nitrates, nitrites et ammoniac) ont été mesurés au pas de temps de la semaine pendant la période d'incubation 1997 sur des dispositifs enfouis dans le substrat du ruisseau et au moment de l'éclosion dans les incubateurs contenant les oeufs. Les premiers résultats montrent que les taux de survie embryo-larvaires sont nuls en 1996 et faibles en 1997 (0 à 11 %, moyenne : 3,3 %) dans le ruisseau du Moulinet alors que parallèlement, la survie est de 20 % sur un incubateur en 1996 et varie de 0 à 23 % en 1997 (moyenne : 7,7 %) dans le ruisseau de la Roche. De l'éclosion à l'émergence, les survies sont supérieures à 80 % dans les deux ruisseaux. La sédimentation est contrastée sur les deux sites, plus forte en masse dans le ruisseau de la Roche pendant la période d'incubation mais de granulométrie beaucoup plus grossière que dans le ruisseau du Moulinet (sableuse dominante contre argilolimoneuse). Les teneurs en oxygène dissous mesurées dans le substrat de la Roche restent élevées pendant toute la période d'incubation (teneur minimum de 5 mg/l) et sont significativement supérieures à celles mesurées dans le ruisseau du Moulinet pendant la deuxième partie de l'incubation 1997. D'autre part, les teneurs en nitrates sont équivalentes à celles de l'eau de surface pour la Roche alors qu'elles sont significativement différentes de l'eau de surface pour le Moulinet. Les concentrations en nitrites et ammoniac recensées sont au maximum de 12,9 µg/l de N-NO2 et 2 µg/l de N-NH4 sur le Moulinet et de 11,4 µg/l de N-NO2 et 1,4 µg/l de N-NH4 pour la Roche. Les mortalités plus élevées sur le site du Moulinet pourraient être dues à une synergie de facteurs défavorables présents dans le milieu tels que la présence de faibles teneurs en oxygène et de nitrites, comme cela a été reporté dans la littérature pour des poissons adultes.
Keywords