SHS Web of Conferences (Jan 2016)

La fondation de la philologie du provençal, une affaire franco-allemande

  • François Jacques

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20162705002
Journal volume & issue
Vol. 27
p. 05002

Abstract

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Après les premières observations au 18e siècle de La Curne de Saint-Palaye sur l’ancien provençal et sa littérature, l’étude philologique et linguistique de la « langue des troubadours » a intéressé tout au long du 19e siècle des savants français et allemands au fil d’un dialogue renouvelé d’une génération à l’autre. Les principaux protagonistes de la première génération (F. Raynouard, A.W. Schlegel, F. Diez) ont déblayé un terrain philologique particulièrement riche et jeté les bases de la grammaire de cette langue, Raynouard allant jusqu’à lui attribuer le statut de langue ‘romane’, conçue comme un passage obligé entre le ‘latin rustique’ et les langues romanes en émergence. Les savants de la seconde génération (G. Paris et P. Meyer côté français, K. Bartsch, K.A.F. Mahn, E. Levy, H. Suchier côté allemand) se sont donné pour tâche d’aller au-delà du monumental Lexique roman de Raynouard (à partir de 1838). Au tournant du 20e siècle, les chercheurs, encouragés par la renommée croissante du Félibrige, disposaient d’un outillage grammatical et lexicographique exceptionnel, fruit de cette collaboration francoallemande, mais l’ancien provençal avait perdu son charme de belle langue au bois dormant.