Cahiers d’Études Romanes (Nov 2007)
Sarmiento s’arrête à Paris. Entre hôtels et salons mondains
Abstract
En 1845, Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888) entreprend avec le soutien du gouvernement chilien, un voyage de deux ans durant lequel il se consacrera à l’étude des établissements éducatifs de plusieurs pays dont la France. Ce voyage est à l’origine de deux textes très importants : De la educación popular (1849) et Viajes (1852). Dans le premier, Sarmiento expose les résultats de ses études. Dans le deuxième, plus intime et quelque peu décalé, Sarmiento nous révèle la quotidienneté du voyage. Il s’agit d’un recueil des lettres qu’il écrivait à ses proches pour leur faire part de ses vraies impressions. Dans l’édition critique de ce texte on trouve, outre ces lettres, le carnet que Sarmiento tenait de ses dépenses de voyage (hôtels, restaurants, sorties, etc.). Sa lecture nous offre une perspective tout à fait différente, nous aidant à comprendre ce qu’il retient de son voyage, notamment de la France. En effet, c’est son séjour à Paris qui fera ici l’objet de notre étude. Durant les six mois au cours desquels il séjourne dans la Ville Lumière, on verra « le petit provincial argentin » changer trois fois d’hôtel, essayer six restaurants différents en trois jours, aller dans les cafés les plus célèbres, assister à des représentations théâtrales, ou faire des achats dans les grands magasins. Dans ce parcours on trouve aussi un lieu d’étape qui jusqu’alors a échappé à l’examen des critiques de l’œuvre de Sarmiento : sa visite chez Mme Tastu. Celle-ci était poète dans sa jeunesse, et tenait un salon où, avant Sarmiento, s’étaient rendus des voyageurs tels que Alexandre von Humbolt, Jean-François Champollion, ou encore André-Marie Ampère.
Keywords