Voix Plurielles (Apr 2020)

Sérotonine ou la quête du bonheur selon Michel Houellebecq

  • Ruth Amar

DOI
https://doi.org/10.26522/vp.v17i1.2480
Journal volume & issue
Vol. 17, no. 1

Abstract

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Dans cet article je propose d’analyser la quête du bonheur dans Sérotonine, le dernier livre de Michel Houellebecq. Mais dans un premier temps, il sera nécessaire d’explorer les aspects du bonheur tels qu’ils apparaissent dans ses romans précédents. Lecteur boulimique et érudit, Houellebecq convoque dans son œuvre un grand nombre d’auteurs, qu’il cite plus ou moins littéralement. On découvre que deux d’entre eux, à savoir Auguste Comte, le père du positivisme, et Schopenhauer, le maître spirituel de Houellebecq, sont probablement les influences majeures de la conception du bonheur dans l’œuvre. Apparemment ces deux philosophes n’ont rien en commun, toutefois, il est possible de repérer certains points similaires concernant l’idée du bonheur exprimée dans les romans de Houellebecq. Dans son dernier livre Sérotonine, l’intérêt porté au bonheur se précise encore plus, or cette fois, il n’est plus question de philosophie : le titre, scientifique surgit sous la forme d’une hormone : un neurotransmetteur à l'origine de notre humeur, utilisée dans les antidépresseurs pour une meilleure santé mentale. Est-ce à dire que Houellebecq a levé les bras ? Ou bien est-ce au contraire une nouvelle tentative de résistance ? Nous tenterons dans cet article de répondre à la question et voir si la quête du bonheur persiste dans son dernier roman. Mots clé : quête du bonheur, ère du vide, société, individu, puissances techniciennes, forces intérieures