Anuario de Estudios Medievales (Jun 1996)

Les salaires des ouvriers du bâtiment à Gérone au XVème siècle

  • Sandrine Victor

DOI
https://doi.org/10.3989/aem.1996.v26.i1.692
Journal volume & issue
Vol. 26, no. 1
pp. 365 – 390

Abstract

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[fr] Les nombreux chantiers qui s'étendent au long du XVème siècle fournissent une documentation abondante sur le monde du bâtiment à Gérone. Grâce aux comptes de la fabrique de la cathédrale et des fortifications, il est possible de dresser une étude sur les salaires et le niveau de vie des principaux métiers de la construction. Il faut d'abord établir une typologie des salaires. La majeure partie des ouvriers est payée à la journée. Cette rémunération peut souffrir de variations selon la saison, l'activité au sein du chantier ou les qualifications professionnelles. Les autres ouvriers touchent un salaire à la tâche ou à la pièce. C'est le cas des traginers, des ferrers ou des argenters. L'évolution des salaires durant le ème siècle à Gérone suit la conjoncture générale observée par J. Hamilton. Les rémunérations des ouvriers les plus qualifiés restent stables, alors que celles des moins expérimentés varient avec une tendance à la hausse. On assiste donc à un resserrement des salaires. Cependant, cette hausse ne suffit pas à rattraper l'inflation caractéristique de ce siècle en crise. Le pouvoir d'achat des ouvriers toutes catégories confondues tend à la baisse. Entre 1465 et 1490, par exemple, un maître tailleur de pierre perd jusqu'à 42% de son salaire réel, tandis qu'un ouvrier ne perd que 21%. L'élaboration d'un budget-type souligne le fait que la vie n'est relativement favorable que pour un artisan célibataire. En revanche, dans ces conditions, l'entretien d'une famille demeure problématique.