Cahiers d’histoire. (May 2018)

La difficile acquisition de la « science de son malheur »

  • David Hamelin

DOI
https://doi.org/10.4000/chrhc.6971
Journal volume & issue
Vol. 138
pp. 59 – 79

Abstract

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La construction et le développement du syndicalisme français à la Belle Époque s’accompagnent de l’exigence partagée de construire des savoirs militants. Ils doivent faciliter la compréhension des mécanismes de domination auxquels sont confrontés les travailleurs et permettre de légitimer le rôle du syndicalisme incarné par la toute jeune CGT. Cette exigence, qui s’illustre de différentes façons (statistiques du marché du travail, enseignement, enquêtes ouvrières…) n’en est pas moins limitée par la modestie des moyens dont le syndicalisme dispose, par le manque d’intérêt des syndiqués eux-mêmes, mais aussi par la concurrence avec la force publique, qui déploie parallèlement ses propres outils d’observation et d’encadrement du monde social.

Keywords