INRAE Productions Animales (Dec 2016)

Neurobiologie du comportement alimentaire : le modèle porcin en neurosciences comportementales appliquées à l’alimentation et à la santé humaines

  • D. VAL-LAILLET,
  • M.C. MEUNIER-SALAÜN,
  • C. CLOUARD

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2016.29.4.2969
Journal volume & issue
Vol. 29, no. 4

Abstract

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Le porc représente un excellent modèle pour étudier le comportement alimentaire humain et ses déterminants neurobiologiques. Outre le fait que le porc soit un omnivore et que son système digestif soit particulièrement proche du nôtre, la mise en place de son comportement et de ses préférences alimentaires obéit aux mêmes règles et influences que celles identifiées chez l’Homme. Il est ainsi possible de décrire des parallèles au niveau des attractions spontanées pour certaines saveurs fondamentales, de la mise en place de préférences conditionnées ou apprises grâce aux expériences individuelles, mais aussi aux signaux perçus dans l’environnement ou transmis par la mère. Le porc possède également un cerveau particulièrement proche de celui des primates, ce qui permet des explorations précises grâce aux outils modernes de l’imagerie fonctionnelle cérébrale. Les mécanismes neurobiologiques sous-tendant la mise en place de préférences ou d’aversions alimentaires ont été décrits chez le modèle porcin, tout comme certaines anomalies neurocognitives associées à l’obésité ou à la consommation chronique de régimes délétères. Le porc peut ainsi être utilisé comme un modèle privilégié pour explorer de nouvelles thérapies pour lutter contre l’obésité et les troubles du comportement alimentaire, telles que la stimulation du nerf vague ou la stimulation intracérébrale profonde. C’est tout un champ exploratoire et préclinique que le modèle porcin permet d’ouvrir en recherche biomédicale, dans le domaine des neurosciences appliquées à l’alimentation et à la nutrition.