Sciences, Eaux & Territoires (Mar 1997)

Utilisation de l'habitat forestier par le cerf (cervus elaphus) dans le massif d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or)

  • N. MORELLET,
  • B. GUIBERT,
  • F. KLEIN,
  • C. DEMOLIS

Journal volume & issue
no. 9 Ingénieries-EAT

Abstract

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L'influence de l'habitat sur la fréquentation du milieu et la consommation de ligneux par le cerf Cervus elaphus, en forêt d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), a été étudiée à l'aide d'une régression PLS (partial least square) avec comme variables indépendantes l'abondance de fumées (indice de fréquentation du milieu) et la masse abroutie de ligneux (indice de la consommation ligneuse), et comme variables explicatives respectivement 62 et 36 variables descriptives de l'habitat. L'abondance de fumées et la masse abroutie de ligneux ont été mesurées du 2 février au 25 mars 1993 sur 193 placettes circulaires de 10 m de rayon réparties dans six types de peuplements forestiers. Les résultats semblent indiquer que le cerf est sensible à la structure globale du paysage et notamment aux facteurs anthropiques. Il a tendance à n'occuper qu'une certaine partie de la forêt suffisamment distante des villages et des routes. Dans l'espace utilisé, le cerf est susceptible d'exercer une certaine sélectivité à l'égard des différentes composantes du milieu. Son choix s'établit en partie sur des bases alimentaires : il occupe préférentiellement les milieux riches en strates basses (inférieures à 1m) et tend à fuir les zones présentant de nombreux types de peuplements forestiers. Nous avons trouvé une relation positive entre l'abondance de fumées sur la placette et la présence de chemins forestiers à une distance de 200 à 400 m autour de la placette. Nous supposons que cette relation reflète l'attrait du cerf pour les points culminants qui offrent une bonne visibilité. En effet, les chemins forestiers sont fréquemment en fond de vallée et la distance de 200 à 400 m correspond souvent au sommet des versants avoisinants.