Recherches Germaniques (Dec 2011)

Au commencement n’etait pas le verbe

  • Véronique Liard

DOI
https://doi.org/10.4000/rg.8394
Journal volume & issue
Vol. 8
pp. 89 – 98

Abstract

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Dès l’enfance, Carl Gustav Jung est fortement impressionné par les images qui s’imposent à lui ; toute sa vie, rêves et visions l’accompagneront et lui fourniront les matériaux avec lesquels il construira son œuvre. À une époque où l’écriture visionnaire est à la mode, Jung se laisse aller à l’exploration intérieure, utilisant souvent l’imagination active. Le verbe « voir » et le mot « vision » sont très fréquemment utilisés dans le Livre Rouge. On s’intéressera tout d’abord aux visions décrites par Jung en montrant la place prépondérante qu’il accorde aux images qui précèdent la formulation en mots et on mettra en rapport ses propres visions avec celles dont il parlera plus tard dans son œuvre (Jacob Böhme, Niklaus von Flüe, saint Jean…) ; on étudiera ensuite le passage de la vision au texte et les relations entre les deux avant de s’intéresser aux illustrations qui, du texte, font revenir aux images originelles, que Jung appellera archétypes, et à l’individuation dont la nécessité et la progression se manifestent entre autres dans les rêves et les dessins.