Alternatives Rurales (Oct 2024)
Analyse de l’évolution des institutions et des règles de gestion collective de l’eau d’irrigation dans la vallée de Toudgha (province de Tinghir)
Abstract
Depuis leur existence en tant que systèmes agro-écologiques façonnés par l’homme, les oasis de Toudgha ont été constamment aux prises avec des défis de gestion de l’eau, qu’elle soit de surface ou souterraine. Pendant des siècles, cela a incité les populations locales à envisager une gestion de l’eau adaptée au contexte local, incarnée par la Jmaâ, une institution régie par les lois coutumières « Orf ». Ultérieurement, les Associations des Usagers des Eaux Agricoles (AUEA), ont émergé dans une perspective de modernisation. Dans le but d’explorer la continuité ou la discontinuité entre ces deux institutions, notre étude analyse les règles de gestion collective des ressources hydriques dans la vallée de Toudgha et leur évolution. Pour ce faire, nous avons mené 50 questionnaires auprès des agriculteurs, des membres de la Jmaâ et des AUEA, ainsi que 8 entretiens avec des représentants de l’administration. Les résultats de cette recherche ont révélé que la gestion sociale au sein de la Jmaâ a efficacement organisé l’irrigation et résolu les conflits sporadiques entre les tribus de la vallée. Cette gestion a évolué avec le temps, marquée par la disparition de certaines règles et l’introduction de nouvelles. En ce qui concerne les institutions communautaires de gestion de l’eau, les AUEA commencent à occuper une place croissante en tant qu’institution « moderne », formelle et reconnue par les autres acteurs. Les points de vue des acteurs interrogés varient en ce qui concerne la Jmaâ, bien qu’elle conserve un ancrage historique et continue de fonctionner dans certains villages.
Keywords