Cahiers Agricultures (Jan 2022)

Analyse des visions de l’agriculture urbaine et péri-urbaine tunisienne en vue de proposer un programme de formation

  • Saied Saoussen,
  • Grenier Pierre,
  • Geoffriau Emmanuel,
  • Pölling Bernd,
  • Kezeya Bruno,
  • Rejeb Hichem

DOI
https://doi.org/10.1051/cagri/2022017
Journal volume & issue
Vol. 31
p. 20

Abstract

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La question de l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) est aujourd’hui d’actualité en Tunisie parce qu’elle devient une préoccupation des politiques territoriales et des stratégies agri-urbaines en termes de gestion et de durabilité des milieux. Mais cette thématique multidisciplinaire présente encore des imprécisions et des tautologies dans les terminologies et dans l’acceptabilité de ce champ de production hybride agricole et urbain. C’est dans ce contexte que ce travail est entrepris pour cerner la vision de l’AUP par les acteurs publics, parapublics et privés. Les enquêtes menées directement (en face à face) auprès d’une population représentative de 85 acteurs révèlent un dualisme caractérisé à la fois par une « distanciation » et une « non distanciation » dans les différentes qualifications de l’AUP. La tendance montre plutôt une crise dans sa professionnalisation et dans sa visibilité, toutes deux réduites. Cependant, l’ensemble des populations enquêtées converge vers l’affirmation de l’intérêt de l’AUP, dans une vision limitée au productivisme de l’agriculture. Pour 58 % des acteurs publics, l’AUP est utile, mais plutôt dans une vision de production agricole résiduelle ; 30 % des acteurs publics la considèrent plutôt comme étant une activité en transition, de latence, de stock, ou de réserve foncière. Les acteurs parapublics présentent un ancrage dans les dimensions socio-spatiales, et ce, dans une logique agri-paysagère environnementaliste. Cette qualification est identifiée chez les trois quarts des acteurs parapublics et chez 50 % des acteurs publics. Une toute autre qualification est exprimée par les acteurs privés, plutôt tenants d’un urbanisme vert, car plus des deux tiers privilégient les services agroécologiques de médiation, les métiers verts et de l’obtention de produits agricoles de qualité et de proximité.

Keywords