Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems (Jul 1998)

Fonctionnement d'une population d'éperlan (Osmerus eperlanus, Osmériformes Osmeridae) située en limite méridionale de son aire de répartition, influence de la température

  • PRONIER O.,
  • ROCHARD E.

DOI
https://doi.org/10.1051/kmae:1998018
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 350-351
pp. 479 – 497

Abstract

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Ce travail présente le fonctionnement de la population d'éperlan Osmerus eperlanus dans le bassin versant de la Gironde entre 1979 et 1996 et examine les liens possibles avec la température. Les données utilisées proviennent d'un suivi de l'ichtyofaune effectué mensuellement sur un transect situé à 43 km de l'embouchure de la Gironde (zone oligohaline) dans le cadre du suivi lié à l'installation de la centrale nucléaire de Braud et St-Louis. L'échantillonnage effectué sur cinq stations de surface et sur cinq stations de fond a permis une estimation de la densité de la population. Ce petit migrateur amphihalin, situé en limite méridionale de son aire de répartition, a présenté durant la période d'étude une très forte diminution de sa fréquence et de son abondance alors que les impacts anthropiques le concernant ne semblent pas avoir augmenté. Durant la même période, la température de l'eau de l'estuaire mesurée dans la même zone et corrigée des variations saisonnières s'est élevée (+2 °C). Nous avons examiné le lien éventuel entre ces deux phénomènes concomitants et analysé les répercussions éventuelles de la température sur la dynamique de cette population. Pour cela, nous avons établi une première relation stock/recrutement entre les effectifs de géniteurs et ceux des juvéniles en provenant, relation qui a été confrontée aux températures. Nous avons également procédé à une analyse des taux de mortalité instantanés par rapport aux températures moyennes correspondantes. On constate que la mortalité augmente avec la température. Outre son action sur la mortalité, nous posons l'hypothèse d'une action indirecte de la température qui, en ralentissant la croissance, ferait passer l'âge de première maturité sexuelle de 1 an à 2 ans. Le cycle de vie relativement court de l'éperlan et donc sa rapidité de réaction aux variations environnementales pourrait en faire un modèle intéressant pour l'étude du fonctionnement des populations de salmoniformes.

Keywords