Comparative Legilinguistics (Oct 2019)

L’ANALYSE JURILINGUISTIQUE EN TRADUCTION, EXERCICE DE DROIT COMPARÉ. TRADUIRE LA LETTRE OU «L’ESPRIT DES LOIS»? LE CAS DU CODE NAPOLÉON

  • Jean-Claude GÉMAR

Journal volume & issue
Vol. 37

Abstract

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Le texte traduit reflète parfois la tradition d’écriture du droit visé, mais l’équivalence du message juridique, elle, doit être réalisée. La traduction du droit vers une culture juridique différente ne peut se faire sans analyse comparée des droits, dont la connaissance est requise pour réaliser l’équivalence juridique. La forme linguistique du texte cible doit néanmoins correspondre à sa culture. La traduction juridique est alors le point de rencontre entre langues, cultures et droits. Pour advenir, cette rencontre doit reposer sur une connaissance ad hoc des droits en présence. Entre alors en jeu le droit comparé, « compagnon de route » du traducteur, qu’il prépare à l’échange. Pour le réaliser, « il suffit de deux réceptions qui s’entrecroisent» (Carbonnier). Cette opération connaît le succès lorsque concepts et notions se recoupent et que la lettre du droit (le fond) et son expression (la forme) se fondent, illustrant «l’esprit des lois». L’analyse comparative est le moyen d’atteindre ce résultat. Elle est conduite ici sous l’éclairage de la jurilinguistique par l’analyse de termes et notions présentant diverses difficultés de traduction, démontrant la nécessité du droit comparé (I). Une comparaison de traductions du Code Napoléon et d'autres codes civils complètera la quête de l’esprit des lois par la manière dont est rendue la lettre ou l’esprit du texte à traduire (II). Les leçons à tirer s’adressent aux langagiers. Ils trouveront dans la méthode d’analyse comparative de la jurilinguistique matière à perfectionner leurs travaux et, dans les traductions des codes civils, une base de réflexion sur le rôle et la fonction de la traduction.

Keywords