Lien Social et Politiques (Jan 2013)

Résidence alternée : la justice face aux rapports sociaux de sexe et de classe

  • Céline Bessière,
  • Émilie Biland,
  • Aurélie Fillod-Chabaud

DOI
https://doi.org/10.7202/1016488ar
Journal volume & issue
no. 69

Abstract

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En 2002, en introduisant dans le Code civil la possibilité de résidence alternée des enfants suite à la séparation de leurs parents, les législateurs français ont institutionnalisé le principe de « coparentalité ». Dix ans après, la résidence des enfants chez leur mère continue pourtant de s’imposer massivement lors du règlement judiciaire des ruptures conjugales. À la lumière d’une enquête menée dans quatre tribunaux entre 2009 et 2010, l’article interroge les raisons de la progression limitée de la résidence alternée. Il explique pourquoi les pères et surtout les mères occupant des positions professionnelles stables, les affiliant souvent aux classes moyennes voire supérieures, ont nettement plus de chances de recourir à la résidence alternée que les hommes et les femmes des catégories populaires.