¿La cohesión política en el crisol de la polémica? Tensiones identitarias y arbitraje real en torno a una justa historiográfica navarro-aragonesa (primera mitad del siglo XVII)

Abstract

En 1628, la parution de la Historia apologética y descripción del reyno de Navarra d’un certain García Góngora y Torreblanca suscite la fureur des institutions aragonaises et au premier chef de son chroniqueur officiel garant de la mémoire du royaume, Bartolomé Leonardo Argensola. Le Navarrais Góngora critiquait la doxa aragonaise qui affirmait la supériorité de l’Aragon sur la Navarre, ravalée au rang d’appendice de son puissant voisin. Góngora signait la première histoire de la Navarre proprement dite, écrite au nom d’une réappropriation du passé navarrais et amorçait une confrontation multiple autour de l’Aragon et la Navarre, impliquant le Pays-Basque (la « Cantabrie ») et la Castille. Au-delà se posait la question du rapport des composantes au grand tout de la monarchie, qu’on l’envisage sous l’angle de la fidélité dynastique ou de l’appartenance à une « Espagne primitive » dont le tubalisme était une expression privilégiée.Si l’ouvrage de Góngora et sa place dans la formalisation d’une histoire navarraise d’une part et les affrontements historiographiques sur le long cours entre Aragon et Navarre de l’autre, ont retenu l’attention des chercheurs, la polémique ouverte en 1628 et dont on peut fixer le terme en 1630, reste encore à analyser. Dans le feu d’une polémique qui mêle attaque ad hominem, pièges rhétoriques, argument d’autorité, érudition, critique documentaire et tractations de couloir, certaines clarifications et reconfigurations s’opèrent sans que les rivaux ne s’accordent. La formalisation d’un irrémédiable dissensus semble contribuer à raffermir les liens de chacun des royaumes à son roi et à les faire se projeter plus clairement au sein d’une identité hispanique en cours de définition.

Keywords

• correspondances
• mythes
• fors
• fueros
• érudition
• controverse