Oléagineux, Corps gras, Lipides (Mar 2000)
Diffusion variétale du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.)
Abstract
La productivité du palmier à huile au cours du siècle passé a connu une croissance importante où l’amélioration génétique a pris une large part. Elle a connu un rythme de croissance assez comparable à celui obtenu pour des plantes annuelles de pays tempérés (blé, maïs, tournesol, etc.). Il est possible de dégager les étapes importantes qui ont marqué l’histoire de l’amélioration. Après une assez longue période de sélection massale, l’exploitation du gène « shell », dont l’hérédité a été découverte par Beirnaert en 1939, a apporté une amélioration de 30% [1]. Vers 1960, l’exploitation de l’hétérosis des croisements inter-origines apporte une nouvelle amélioration de 10% environ [2]. Enfin, deux cycles de sélection récurrente ont été achevés par différentes équipes et chacun a apporté 12 à 18% d’amélioration de la productivité. En 1991, la valeur moyenne des semences commerciales, plantées dans de bonnes conditions, était proche de 6,7 tonnes d’huile par hectare et par an [3]. Aujourd’hui, elle est de l’ordre de 7,2 t/ha/an [4]. Ces gains quantitatifs ont été accompagnés de progrès qualitatifs importants comme la diminution de la vitesse de croissance, l’augmentation du pourcentage d’huile dans les régimes ou l’acquisition d’une forte résistance à la fusariose en Afrique de l’Ouest [5]. La qualité du futur matériel végétal devrait être sensiblement améliorée par l’utilisation d’une base génétique élargie dans les programmes d’amélioration [6]. En effet, les stations de recherche disposent d’une bonne diversité génétique rassemblée lors de nombreuses prospections réalisées en Afrique (pour E. guineensis) et sur une espèce apparentée en Amérique latine (pour E. oleifera). Ces collections apportent de nouveaux caractères de qualité de l’huile, de résistance à la fusariose, qui sévit en Afrique, ou à la pourriture du cœur en Amérique latine. Le progrès génétique disponible en expérimentation doit être intégré dans les semences vulgarisées au plus vite et en quantité suffisante. Cependant, pour la reproduction du meilleur matériel, il existe des contraintes liées à la biologie des semences qui compliquent et ralentissent cette vulgarisation. En raison d’une dormance difficile à lever, les semences de palmier à huile sont distribuées sous forme de graines germées et leur distribution demande une organisation particulière.
Keywords