Mesure et Évaluation en Éducation (Jan 1998)
Faire participer l’étudiant à l’évaluation de son cursus ? Quelle place pour l’enquête de satisfaction ?
Abstract
Un décret ministériel de 1997 oblige les universités françaises à mettre en place un dispositif d’évaluation de leur cursus par les étudiants. L’analyse du texte officiel fait apparaître une commande intéressante parce que floue. On peut y entendre une occasion d’évaluer sans confondre les logiques de l’évaluation et sans réduire l’auto-évaluation des étudiants à un contrôle de la formation. Mais pour cela, il faut ne pas en rester à une simple enquête d’opinion. L’étude d’un cas rencontré pendant la recherche sur le dispositif d’évaluation permet de mettre à jour des routines, des évidences du langage de la formation. En voulant récolter des opinions, on obtient des jugements dits de valeurs. Le jugement est en adéquation avec le contrôle et occulte le travail sur les critères. La satisfaction qui réduit la formation à un rapport marchand ne dit rien de la fécondité des savoirs rencontrés. L’apprentissage peut passer par l’inconfort. La formation n’est pas un remplissage, un comblement de manques que le formé seul pourrait exprimer. Résister à l’instrumentation des enquêtes de satisfaction, opter pour l’écoute et la régulation des critères permet de poser une hypothèse de travail en évaluation.
Keywords