La duplicité énonciative dans « La vie est admirable la vie est admirable elle est vaine » de Jacques Roubaud

Abstract

Résumé : La duplicité énonciative relève les différentes fluctuations énonciatives que l’on perçoit dans un texte. Considérée essentiellement comme un monde qui se dévoile, l’œuvre littéraire s’inscrit dans un cadre énonciatif qui trace les moments pertinents de l’écriture. Chez Jacques Roubaud, la duplicité est en relation avec un double jeu mettant en exergue le réel et l’imaginaire. Pour le poète, l’œuvre moderne est le réceptacle de divers horizons qui mènent à un monde indicible où tout est remis incessamment en question. La duplicité énonciative a pour conséquence de mettre en scène une scénographie double qui se justifie en amont par des scènes validées renvoyant à l’histoire de l’humanité. Dès lors, le poète – énonciateur veut sortir des méandres du réel et accéder à la construction d’un imaginaire fondé sur la perspective des horizons. Ce paradoxe établit que la poésie moderne s’illustre par l’ambivalence de la parole. C’est pour cela que l’énonciateur se retire pour faire corps avec le destinataire dans le but de brouiller des pistes. Cette posture suggère que l’intersubjectivité semble traverser les contradictions de l’écriture pour présenter une duplicité énonciative. Mots-clés : Duplicité énonciative – Enonciation – Scénographie – paradoxe - intersubjectivité