Canadian Oncology Nursing Journal (Apr 2017)

Évaluation de la faisabilité, de l’acceptabilité et pré-test de l’utilité d’un plan de soins de suivi (PSS) auprès de femmes atteintes du cancer de l’endomètre lors de la transition de la fin du traitement actif vers la survie au cancer

  • Johanne Hébert,
  • Lise Fillion

DOI
https://doi.org/10.5737/2368807627214152
Journal volume & issue
Vol. 27, no. 2
pp. 142 – 152

Abstract

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La transition de la fin des traitements vers la survie représente de nombreux défis pour les femmes atteintes du cancer de l’endomètre (FACE) et pour l’organisation des services de santé. La faisabilité et l’acceptabilité d’implanter un plan de soins de suivi (PSS) à la fin du traitement sont documentées comme pistes de solution. L’utilité du PSS sur trois indicateurs (SUNS, IPRC et HeiQ) est pré-testée en comparant deux groupes de FACE (exposé ou non au PSS). Les FACE exposées au PSS ont moins de besoins, une intensité inférieure de peur de récidive du cancer et de meilleurs comportements d’autogestion de santé trois mois après la fin du traitement comparativement au groupe non exposé. Des barrières de temps, de ressources et d’organisation sont soulevées. Problématique : La transition de la fin des traitements actifs vers la survie au cancer correspond à un moment de déséquilibres et de bouleversements pour les femmes atteintes du cancer de l’endomètre (FACE). La transition vers la survie demeure non coordonnée et les besoins d’information sur les effets secondaires à surveiller et les risques pour la santé sont insatisfaits. L’implantation d’un plan de soins de suivi (PSS) est proposée comme outil d’information et de communication et pourrait constituer une solution pour faciliter la transition de la fin du traitement et le début de la survie. Objectifs et méthode : Pour documenter la faisabilité d’implanter un PSS et évaluer son acceptabilité, des données qualitatives sont recueillies auprès des FACE, des infirmières pivot en oncologie (IPO) et des médecins de famille. Un devis pré-expérimental avec groupe témoin non équivalent, fin traitement (T0) et suivi de trois mois (T1) a permis de pré-tester son utilité sur trois indicateurs : 1) besoins globaux (SUNS), 2) peur de récidive du cancer (IPRC) et 3) autogestion de santé (HeiQ), selon l’exposition au PSS (témoin vs exposé) et selon le moment de la période de transition (T0 vs T1). Résultats : L’échantillon était composé de 18 FACE pour le groupe exposé au PSS et de 13 pour le groupe témoin, 12 médecins généralistes et 2 IPO. Suite à la formation des IPO, le temps de complétion du PSS varie entre 60 à 75 minutes et la rencontre de remise s’étend de 45 à 60 minutes. Les FACE soutiennent que la rencontre avec l’IPO et le PSS sont utiles pour répondre à leurs besoins d’information et de soutien. Les médecins de famille soutiennent sa pertinence pour favoriser le suivi et une meilleure prise en charge de sa santé de même que pour rassurer la personne et éviter le sentiment d’abandon à la fin du traitement. En comparant le groupe exposé au PSS avec le groupe témoin, on observe moins de besoins rapportés : information : 35 % vs 74 %, p = .030; professionnels et financiers : 6 % vs 19 %, p = .057; accès et continuité : 9 % vs 25%, p = .078; soutien : 18 % vs 50 %, p = .007, émotionnels : 13 % vs 28 %, p = .044). De plus à T1, l’autogestion de santé selon la sous-échelle acquisition d’habiletés techniques démontre une tendance plus élevée (M = 75.00 (10.21) vs M = 64.06 (10.67), p = .097). Le niveau de peur de récidive demeure au-dessus du score cliniquement significatif de 13 pour les deux groupes aux deux temps de mesure. Discussion : Le PSS est un outil d’information qui a pour but de faciliter la communication et la coordination des soins entre les soins spécialisés et primaires. Il vise à faciliter la transition de la fin du traitement vers la survie et l’engagement de la personne survivante dans des comportements d’autogestion de santé. La faisabilité et l’utilité d’implanter un PSS sont soutenues si des ressources additionnelles (professionnelles, organisationnelles et financières) sont précisées et mobilisées.

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