Relief: Revue Électronique de Littérature Francaise (Jul 2019)

Tous écrivains ! A la conquête du vrai : Le cas Kronos de Witold Gombrowicz

  • Ewa Kraska

Journal volume & issue
Vol. 13, no. 1

Abstract

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Witold Gombrowicz affirme dans Kronos, le journal plus intime que Journal, écrit en 1955 mais publié en 2016 chez Stock, « Je n’écris rien ». N’écrire « rien » n’est pas une provocation conceptuelle, c’est vouloir secrètement faire tomber les masques, dévoiler son vrai visage, se mettre à nu. Dans ce journal classé X, la littérature est écriture, une matière sans artifice, acces­sible à qui veut bien le lire. C’est aussi un texte essentiel, touchant, parfois dérangeant, créant indiscutablement du lien avec le lecteur, que celui-ci soit séduit ou choqué, dans lequel l’auteur s’autorise à tout dire, à déconstruire la langue et les formes, à palper l’imper­ti­nence et fait émerger un anti-héros inachevé, égal à l’homme ordinaire contempo­rain. In Witold Gombrowicz’s Kronos, a more intimate diary than his Journal, written in 1955 but published in 2016 by Stock, the author claims “I write nothing”. Writing “nothing” is not a conceptual provocation. Rather, it means secretly wanting to drop his masks, to reveal his true face, to strip bare. In this X-rated diary, literature is writing, a material without artifice, accessible to whoever is willing to read it. It is also an essential, touching and sometimes disturbing text, a text that creates an unquestionable link with the reader, whether they are seduced or shocked; a text in which the writer allows himself to say everything, to deconstruct language and forms, to touch on impertinence and develop an unfinished anti-hero, the same as the ordinary contemporary man.

Keywords