Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Aug 2024)

La douleur chronique et les décès par intoxication aiguë accidentelle au Canada, 2016-2017

  • Jeyasakthi Venugopal,
  • Amanda VanSteelandt,
  • Lindsey Yessick,
  • Keltie Hamilton,
  • Jean-François Leroux

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.44.7/8.02f
Journal volume & issue
Vol. 44, no. 7/8
pp. 338 – 352

Abstract

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IntroductionDans plusieurs provinces et territoires du Canada, on remarque que, souvent, les personnes qui décèdent d’une intoxication aiguë liée à une substance souffraient aussi de douleur chronique. Cette étude traite de la prévalence de la douleur chronique et des caractéristiques des personnes qui en sont atteintes en utilisant les données d’une étude nationale sur les décès par intoxication aiguë accidentelle. MéthodologieNous avons réalisé une analyse transversale des décès par intoxication aiguë accidentelle liée à une substance qui ont eu lieu au Canada entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2017. Nous avons synthétisé, sous forme d’effectifs et de pourcentages, la prévalence de la douleur ainsi que des problèmes de santé liés à la douleur à partir de l’échantillon global. Nous avons effectué des comparaisons entre les personnes avec antécédents documentés de douleur chronique et les personnes sans antécédents documentés de douleur chronique, sur la base de différentes caractéristiques sociodémographiques, des antécédents médicaux, de facteurs contextuels et des substances consommées. RésultatsAu sein de l’échantillon global (N = 7 902), 1 056 (13 %) personnes avaient des antécédents documentés de douleur chronique et 6 366 (81 %) n’en avaient pas. En général, les personnes souffrant de douleur chronique étaient plus âgées (40 ans et plus), n’avaient pas d’emploi et étaient à la retraite ou recevaient des prestations d’invalidité au moment de leur décès. Des antécédents de problèmes de santé mentale, de traumatisme et de chirurgie ou de blessure étaient beaucoup plus fréquents chez les personnes atteintes de douleur chronique. Parmi les substances le plus couramment en cause dans les décès, les opioïdes habituellement prescrits pour soulager la douleur (hydromorphone et oxycodone) ont été détectés plus souvent dans les analyses toxicologiques des personnes avec douleur chronique que dans les analyses des personnes sans douleur chronique. ConclusionLes résultats font ressortir le rôle transversal que jouent la présence concomitante de problèmes de santé et la douleur non traitée, cette dernière risquant d’accroître le risque de décès par intoxication aiguë. Continuer à prioriser la réduction des méfaits et mettre à contribution régulière des patients pour l’évaluation des besoins courants font partie des pistes d’intervention.