Strenae (May 2018)

Enfants de la révolution ? La contre-culture, l’idée d’enfance et l’exemple de Schoolkids Oz

  • David Buckingham

DOI
https://doi.org/10.4000/strenae.1810
Journal volume & issue
Vol. 13

Abstract

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Le 23 juin 1971 vit le début d’un procès historique qui se tint à la cour d’assises à Londres. Richard Neville, Jim Anderson and Felix Dennis, les trois jeunes rédacteurs en chef du magazine « avant-gardiste » Oz, se trouvaient sur le banc des accusés. Les accusations portaient sur le numéro 28 du magazine, intitulé Schoolkids Oz, publié en mai de l’année précédente. Ayant duré près de six semaines, l’affaire Oz représenta le plus long procès pour obscénité dans l’histoire de la justice britannique et prit une ampleur presque hors du commun à l’époque et par la suite. Cependant, alors que le procès se concentrait avec détail sur les sections de Schoolkids Oz que l’on jugeait obscènes, on faisait peu attention à la publication dans son ensemble, que ce soit à l’époque ou plus tard. À la demande de ses rédacteurs en chef, Oz 28 fut créé (au moins en partie) par des écoliers, et une grande partie de l’indignation qu’il a suscitée venait du fait qu’il se moquait des notions traditionnelles de contenu convenable pour les enfants. De ce fait, ceci soulève des questions intéressantes sur la place de « l’enfance » – c’est-à-dire les conceptions de l’enfance et non l’expérience d’enfants en particulier – au sein de la contre-culture de l’époque. Le but de cet article est d’explorer des tensions et contradictions qui étaient au cœur de ces conceptions, tout d’abord d’une manière générale et, ensuite, dans le cas précis de Schoolkids Oz.

Keywords