Babel: Littératures Plurielles (Sep 2005)

Cœur elle y gît rouge (qui gît dans l’élégie ?)

  • Benoît Conort

DOI
https://doi.org/10.4000/babel.1088
Journal volume & issue
Vol. 12
pp. 251 – 262

Abstract

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Si le recueil Cœur élégie rouge de James Sacré fait bien apparaître l’ombre d’une femme aimée et perdue, ne voir dans cette élégie qu’une dimension autobiographique serait réducteur, et il faut peut-être y entendre aussi, selon une approche réflexive, le poème qui échoue à restituer le monde, le végétal, les visages. De la sorte, l’élégie serait aussi le deuil de ce rêve, avec le constat de l’incompatibilité du poème et du monde, pour peu que le sujet lyrique s’abandonne à un aveu naïf de son amour. Le poème doit donc se reconstruire comme espérance, projet incessamment relancé d’une écriture par quoi la vie continue. L’élégie ne se contente plus de chanter la perte ni de méditer sur l’inadéquation de la langue, elle tire sa force d’un espoir qui renaît toujours et dont témoigne la prégnance de la métaphore végétale.

Keywords