Sciences, Eaux & Territoires (Apr 2020)

Réchauffement du climat : est-ce que la forêt française peut apporter des solutions d'ici 2050 ?

  • A. VALADE,
  • V. BELLASSEN

DOI
https://doi.org/10.14758/SET-REVUE.2020.3.13
Journal volume & issue
no. 33

Abstract

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Le bilan carbone de la forêt repose sur trois piliers bien connus : la séquestration en forêt, le stockage dans les produits bois et la substitution d'énergie ou de produits plus émetteurs de carbone. Ce dernier pilier est souvent mal compris car c'est l'effet le plus éloigné des mesures physiques et des inventaires statistiques. Il est alors estimé par l'emploi de coefficients de substitutions génériques excluant l'évolution des stocks en forêt, sans précision sur le scénario de référence qui n'est pas toujours cohérent avec les scénarios dans lesquels les coefficients sont employés. Deux études récentes sur le bilan carbone de la forêt française concordent à montrer que la dette carbone contractée lors d'une augmentation de la récolte met au moins 35 ans à être remboursée par la substitution, dans le meilleur des cas. L'inclusion du compartiment forestier pour aboutir à des coefficients de substitution agrégés pour la filière entière amène donc en général à les réviser à la baisse, voire à inverser leur signe et met en évidence les leviers d'atténuation de la filière. L'augmentation de séquestration du secteur forestier repose donc sur l'orientation du bois vers les usages où la substitution est la plus efficace ou sur l'identification des situations forestières particulières où le laisser-faire a un bilan carbone négatif, et non sur l'augmentation massive de la récolte.

Keywords