Canada Communicable Disease Report (Apr 2021)

Dépistage prénatal sous-optimal des infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae dans un centre des naissances et de soins tertiaires de Montréal : une étude de cohorte rétrospective

  • Victoria Ivensky,
  • Romain Mandel,
  • Annie-Claude Boulay,
  • Christian Lavallée,
  • Janie Benoît,
  • Annie-Claude Labbé

DOI
https://doi.org/10.14745/ccdr.v47i04a05f
Journal volume & issue
Vol. 47, no. 4
pp. 228 – 235

Abstract

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Contexte : La Société canadienne de pédiatrie ne recommande plus la prophylaxie oculaire universelle avec l’onguent d’érythromycine pour prévenir la conjonctivite néonatale. Le dépistage des infections à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae chez toutes les femmes enceintes est considéré comme le moyen le plus efficace de prévenir la transmission verticale et la conjonctivite néonatale. Objectif : Les objectifs de l’étude étaient d’évaluer les taux de dépistage prénatal des infections à C. trachomatis et à N. gonorrhoeae et de comparer les facteurs sociodémographiques entre les personnes ayant fait l’objet d’un dépistage et celles n’ayant pas fait l’objet d’un dépistage. Méthodes : La liste des femmes ayant accouché dans une maternité tertiaire de Montréal au Québec, entre avril 2015 et mars 2016, a été croisée avec la liste des résultats de dépistage. Les dossiers médicaux des mères ont été révisés pour les variables démographiques, prénatales et diagnostiques. Résultats : Sur 2 688 mères, 2 245 ont fait l’objet d’un dépistage au moins une fois, mais seulement 2 206 femmes avaient au moins un résultat valide pour C. trachomatis et N. gonorrhoeae le jour de l’accouchement (82,1 %, IC 95 % : 80,6 %–83,5 %). Une infection a été détectée chez 46 sur 2 206 femmes dépistées (2,1 %) : 42 présentaient une infection à C. trachomatis, deux avaient une infection à N. gonorrhoeae et deux étaient co-infectées. L’infection à C. trachomatis était plus fréquente chez les femmes de moins de 25 ans (9,8 %, IC 95 % : 6,7 %–13,8 %) que chez les femmes plus âgées (0,8 %, IC 95 % : 0,4 %–1,3 %, p < 0,001). Chaque augmentation de la parité diminuait la probabilité d’être testé (rapport de cote ajusté = 0,89, IC 95 % : 0,80 %–0,97 %, p = 0,01). Parmi celles dont le résultat initial était négatif, 35 sur 267 (13,1 %, IC 95 % : 9,3 %–17,8 %) femmes de moins de 25 ans et 122 sur 1 863 (6,6 %, IC 95 % : 5,5 %–7,8 %, p < 0,001) femmes âgées ont été retestées. Une infection subséquente a été détectée chez 4 femmes sur 35 (11 %), toutes dans le groupe des moins de 25 ans. Conclusion : Le taux sous-optimal de dépistage de C. trachomatis et N. gonorrhoeae suggère qu’actuellement, la prophylaxie oculaire universelle ne peut être abandonnée. La répétition du dépistage universel devrait être envisagée, en particulier chez les femmes de moins de 25 ans.

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