Cahiers Victoriens et Edouardiens (Apr 2013)
Agnosticisme, scepticisme épistémologique et « voie négative » en Grande-Bretagne au xixe siècle
Abstract
Durant la deuxième moitié du xixe siècle, la faillite de la métaphysique et des formes les plus traditionnelles de théologie naturelle viennent remettre en cause les fondements traditionnels des croyances religieuses, provoquant de nombreuses crises tout à la fois spirituelles et intellectuelles. Dans ce contexte de sécularisation croissante des visions du monde, les interrogations philosophiques et théologiques tendent à délaisser le terrain de la métaphysique classique et son interrogation séculaire sur l’être pour déboucher sur un questionnement de type épistémologique de plus en plus centré sur la possibilité, pour l’homme, de connaître Dieu et les réalités ultimes.L’agnosticisme philosophique, qui se développa alors en Angleterre en lien avec une interrogation théologique de plus en plus centrée sur la question des conditions transcendantales de la connaissance, doit-il être considéré comme ayant constitué l’antichambre d’un athéisme qui n’aurait pas osé avouer son nom ou doit-on plutôt voir en lui un courant de pensée qui n’aurait jamais rompu avec toute forme d’aspiration spirituelle, y compris dans ses formes les plus radicales ? Cette contribution évoque la question de la possibilité ou de l’impossibilité de connaître les réalités ultimes. Elle suggère aussi que les solutions que commencèrent à envisager les agnostiques britanniques n’ont peut-être pas perdu toute actualité.
Keywords