INRAE Productions Animales (Dec 1989)
Impact économique de l’utilisation de la somatotropine dans les systèmes laitiers français
Abstract
Grâce aux progrès récents de la biotechnologie, la somatotropine bovine, hormone naturelle de lactation sécrétée par l’hypophyse, peut être fabriquée industriellement. Elle apparaît aujourd’hui comme une nouvelle technique à la disposition des éleveurs, en même temps qu’un enjeu industriel considérable. Elle suscite, dans tous les milieux concernés, un mélange d’intérêt et de préoccupation. Que penser d’une innovation qui revient à stimuler la production laitière en pleine crise de surproduction, alors qu’on s’interroge, en France et en Europe, sur les moyens de résorber les excédents laitiers ? Peut-on refuser, retarder ou condamner une innovation sans essayer d’en connaître les effets et de mesurer les conséquences économiques de son application ? Le lait est d’abord source de revenus pour celui qui, par nécessité, expérience et engagement financier, gère un troupeau laitier. Les dispositifs des quotas, qui s’efforcent de contenir l’offre communautaire, obligent l’exploitant à limiter sa production, ce qui affecte, à technologie constante, la rentabilité de son atelier et, dans certains cas, en compromet la pérennité. Dès lors, ses efforts visent à mieux maîtriser son activité afin d’améliorer sa productivité. Dans ces conditions, les possibilités de la somatotropine bovine retiennent nécessairement son attention. Une étude micro-économique, menée par des chercheurs de l’INRA, tente d’apprécier l’impact économique de l’utilisation de la BST dans les systèmes laitiers français et d’apporter des éléments de réponse à l’interrogation des producteurs, en dégageant les conditions d’application optimales de cette innovation.