Studii si Cercetari Filologice: Seria Limbi Romanice (May 2015)
FINS HÉROÏQUES ET FINS D’ÉPOQUES DANS LE THÉÂTRE DE BYRON, MUSSET ET SCHILLER
Abstract
Le théâtre romantique possède des héros qui meurent dignement. Ceux-ci donnent leur vie pour sauver la nation. Ils ont de hautes idées de leurs destinées. Et en même temps ils préfèrent s’éclipser devant l’intérêt national, devant les visées collectives tel que le préconise Rousseau dans Le Contrat social. Le héros meurt de manière noble sur le champ de bataille. Dans Lorenzaccio de Musset et dans La conjuration de Fiesque à Gênes de Schiller, le héros connaît une fin tragique dans un fleuve. L’héroïne est décapitée dans Marie Stuart de Schiller ou brûlée vive sur un bûcher dans Jeanne d’Arc. Toutes ces fins sont exceptionnelles et traduisent la violence d’une époque tourmentée. Les pièces de théâtre qui nous intéressent marquent différentes périodes historiques de transitions. Parce qu’elles sont terminées, elles permettent d’ouvrir la suite et de porter les germes de générations futures averties du passé ou inconscientes des précédentes. Quelle vision est donnée dans nos pièces de ces fins héroïques ? Quel est l’intérêt d’évoquer la mort ? En quoi l’esthétique théâtrale de nos trois auteurs est-elle critique vis-à-vis des esthétiques précédentes ? Ainsi l’esthétique classique est mise à mal par nos dramaturges avides de proposer une nouvelle période esthétique. La tragédie de type racinienne est à son agonie, quelles sont les nouvelles formes proposées par nos auteurs ? Par conséquent, nos trois auteurs ont révolutionné le théâtre en mettant un terme à un certain théâtre qu’ils ont jugé dépassé. Ce qui ne les empêche pas de lorgner vers le passé et de s’en inspirer. La création artistique se fonde sur différentes strates et marque des retours en arrière. Une nouvelle ère vient enterrer la précédente. Des fins héroïques correspondent à des fins dramatiques. Il existe un lien fort entre le contexte historique et le type de héros, ainsi que sa fin. Chaque époque cultive un type de mort singulière et le romantisme en particulier, ainsi que Schiller, que l’on ne peut pas vraiment qualifier de romantique. Donc nous allons nous intéresser aux esthétiques émergentes qui se démarquent des époques révolues, tout en y rattachant les destinées héroïques fatales des pièces de Byron, Musset et Schiller.