Tr@jectoires (Feb 2019)
La ville contre la nature
Abstract
Le présent article propose d’appréhender l’imaginaire littéraire de la banlieue afin de comprendre la façon dont les écrivains et les intellectuels participent à la stigmatisation de la banlieue parisienne, perçue comme un espace de marginalisation sociale. Afin d’y aboutir, les analyses ont recours à l’œuvre d’Eugène Dabit, écrivain prolifique revisitant l’écriture réaliste pendant l’entre-deux-guerres, et esquissent une réponse à partir de sa mise en scène de la banlieue en tant que produit d’un urbanisme qui élimine toute trace de nature. Ainsi son roman Villa Oasis ou les faux bourgeois et son recueil d’essais Faubourgs de Paris dévoilent l’interdépendance entre les interactions du quotidien, la nature et les traditions populaires. Dans l’œuvre de Dabit, la banlieue est une forme d’habitat contre nature et l’espace d’une paupérisation insidieuse qui menace également les rapports sociaux entre les habitants.