Oléagineux, Corps gras, Lipides (Mar 2002)

RISQUE, EXPERTISE Résidus phytosanitaires, PCB, dioxines dans les aliments : nouvelles approches pour la maîtrise du risque

  • Narbonne Jean-François

DOI
https://doi.org/10.1051/ocl.2002.0101
Journal volume & issue
Vol. 9, no. 2
pp. 101 – 106

Abstract

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Les pesticides et plus généralement les composés organochlorés (PCB et dioxines) ont été largement répandus dans l’environnement depuis la seconde guerre mondiale. Les progrès considérables des méthodes d’analyse et des connaissances moléculaires des mécanismes de toxicité ont été plus récents. Ainsi, la mise en évidence de traces de ces composés dans l’ensemble des compartiments de l’environnement et la découverte d’effets néfastes non pris en compte dans les premières utilisations nous amènent à ré-examiner le rapport risques/avantages. La multiplicité des mécanismes d’action des produits chimiques présentant des propriétés insecticides, herbicides et fongicides peut conduire à des effets toxiques sur des organismes « non cibles », y compris l’homme. Des études épidémiologiques ont été menées pour détecter des augmentations éventuelles d’effets cancérigènes et d’atteintes des fonctions neurologiques et reproductrices chez les populations exposées professionnellement (travailleurs de l’industrie chimiques, agriculteurs). Pour les consommateurs, les effets retardés d’exposition à de faibles doses sont difficiles à mettre en évidence. La prévention consiste donc à définir des limites maximales en résidus (LMR), calculées à partir de doses journalières admissibles (DJA) et à procéder au contrôle des denrées alimentaires, en particulier celles qui sont destinées aux enfants. Pour la surveillance des compartiments de l’environnement, des réseaux spécifiques ont été mis en place (air, sols, eaux douce, marine ou d’adduction) fondés sur des approches chimiques classiques, ou plus récemment biologiques. Aujourd’hui, les risques liés aux pesticides sont pris en compte dans la gestion intégrée de la sécurité sanitaire des aliments par les opérateurs des filières, par exemple en mettant en oeuvre la méthode HACCP. Les PCB et dioxines présents dans l’environnement comme contaminants industriels sous forme de mélanges de centaines de congénères différents, présentent une difficulté supplémentaire pour l’évaluation des risques. Une approche spécifique a donc été développée, fondée sur le concept de « facteur d’équivalent toxique » (TEF) prenant en compte les mécanismes moléculaires de toxicité. L’établissement de limites maximales dans les aliments, reposant sur le calcul de DJA ou sur une approche ALARA a été largement discuté en Europe, en particulier à la suite de la « crise de la dioxine belge

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