Cadernos de Linguística (Feb 2021)
Aux limites de l’analyse du discours
Abstract
Cette contribution s'attache à mettre en évidence certaines limites de l'analyse du discours actuelle. Celle-ci est censée étudier les manifestations du discours dans toute leur diversité, mais la plupart des analystes du discours n'étudient qu'un ensemble restreint de données : d'une part les conversations, d'autre part certains secteurs de la société : la politique, les médias, l'éducation, l'économie, la santé, la justice. Ils tiennent en effet pour évidente une certaine conception du discours qui est centrée sur l'interaction conversationnelle et le couple texte/genre et qui rejette un masse considérable de données à la périphérie. Ils voient le discours comme une interaction entre des individus qui agissent dans des contextes bien définis et qui développent des stratégies en fonction de leurs intérêts pour s'influencer l'un l'autre et modifier la situation. On peut soutenir au contraire que les pratiques discursives reposent sur divers régimes de la communication et doivent, en conséquence, être analysés avec des concepts et des méthodes spécifiques. J'évoque divers phénomènes qui mettent en cause le modèle dominant : les discours constituants, Internet, les locuteurs non-humains, la communication avec les animaux, l'auctorialité, les "énoncés adhérents".
Keywords