SHS Web of Conferences (Jan 2016)

Conséquences morphologiques du traitement du conditionnel comme un temps de l’indicatif

  • Abouda Lotfi

DOI
https://doi.org/10.1051/shsconf/20162715001
Journal volume & issue
Vol. 27
p. 15001

Abstract

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Parce qu’elle a été âprement discutée et tardive, l’admission du conditionnel au sein de l’indicatif n’a pas permis de renouveler les problématiques liées aux catégories du mode et du temps. S’appuyant sur une série d’arguments dont les plus classiques relèvent de la morphologie, cette admission n’a paradoxalement pas permis de tirer toutes les conséquences morphologiques sur l’organisation globale du système de l’indicatif. En partant d’un examen critique de l’argumentation morphologique couramment employée pour appuyer l’hypothèse de l’appartenance du conditionnel à l’indicatif, l’objectif de cette étude est de tenter une lecture morphologique qui se voudrait cohérente du paradigme temporel de l’indicatif dans son ensemble. Prise au sérieux, l’admission du conditionnel au sein de l’indicatif reviendrait à scinder la catégorie habituelle « temps » en deux catégories distinctes, dont l’une se charge de fixer l’intervalle référentiel à partir duquel se déploient les formes temporelles tandis que la seconde détermine la relation chronologique entre le procès et l’intervalle référentiel. Le conditionnel n’aurait ainsi de spécifique que le double marquage phonologique de deux morphèmes qui coexistent dans tout le paradigme de l’indicatif. Une telle vision globale, forcément schématique dans ce cadre, soulève un certain nombre de questions, dont l’opposition, sur le plan sémantique, entre le présent et l’imparfait.