Revue de Primatologie (Mar 2015)

Inhalation d'aérosols liquides ou solides chez les Primates Non Humains

  • Jérôme Montharu,
  • Chrystophe Aubert,
  • Georges Roseau,
  • Laurent Vecellio,
  • Antoine Guillon,
  • Michèle de Monte

DOI
https://doi.org/10.4000/primatologie.2087
Journal volume & issue
Vol. 6

Abstract

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L'administration d'aérosols médicamenteux liquides et solides - « particules suffisamment fines pour rester en suspension dans l'air », connaît depuis quelques années une forte expansion. L'aérosolthérapie est aujourd'hui utilisée pour traiter les pathologies pulmonaires, le poumon constituant également une porte d'entrée pour les médicaments à visée systémique ou pour les vaccins. Même s'il existe des modèles "in vitro" ou "in silico", et des modèles mathématiques permettant d'étudier le dépôt d'un aérosol dans les voies respiratoires, tout développement de médicament ou de vaccin passe par une phase d'études précliniques réglementaires, impliquant l'utilisation de modèles animaux. Afin de tester l'efficacité de drogues, d'évaluer leur cinétique, leur tolérance pulmonaire et/ou leur toxicité, nous avons donc développé des modèles précliniques incluant les rongeurs, les porcs, et les primates non humains (PNH). Nous présentons les différentes techniques d'administration d'aérosols liquide ou solides développées sur la Plateforme avec les PNH : macaques et babouins. 1. Les PNH vigiles sont capables de respirer spontanément à travers un masque facial connecté à un générateur d'aérosol. La procédure est très proche de celle mise en œuvre lors d'une séance d'aérosolthérapie humaine ; elle est donc tout à fait pertinente pour réaliser des études de dépôt afin de prédire la distribution pulmonaire d'un médicament nébulisé dans un modèle pédiatrique. Nous présentons la procédure d'administration d'un aérosol liquide tracé au Technétium 99m à partir d’un aérosol-doseur muni d'une chambre d'inhalation reliée à un masque facial chez un PNH vigile, et les images obtenues à l'aide d'une gamma caméra. 2. Il est possible de réaliser un dépôt pulmonaire chez un animal intubé et ventilé, à l'aide d'un MicroSprayer® Aerosolizer (générateur d'aérosol liquide) ou d'un Dry Powder Insufflator™ (générateur d'aérosol solide) adaptés à la morphologie de l'animal et, selon les caractéristiques du générateur d’aérosol, de synchroniser ou non la phase d'administration avec l'une des phases de la respiration. Cette procédure, à l'inverse de la précédente, permet de contrôler la dose administrée, d'assurer une distribution pulmonaire uniforme de particules de taille également contrôlable, et un pourcentage de dépôt élevé. Il s’agit d'un modèle approprié pour étudier l'efficacité et la tolérance d'un médicament. Nous présentons une procédure d'administration d'un aérosol de poudre à l'aide d'un Dry Powder Insufflator™ chez un primate intubé et ventilé et les images obtenues à l'aide d'une gamma caméra. Les diverses méthodes d'administration développées au laboratoire ont permis de montrer que l'administration rapide et contrôlée d’aérosols médicamenteux chez des animaux intubés semble constituer une procédure tout à fait pertinente pour étudier l'efficacité, la sécurité et la toxicité des médicaments inhalés.

Keywords