Cahiers de Narratologie (Sep 2014)

L’Empire du faux

  • François Jost

DOI
https://doi.org/10.4000/narratologie.6830
Journal volume & issue
Vol. 26

Abstract

Read online

Cet article se penche sur le phénomène de la « feintise cinématographique », c’est-à-dire sur le champ sémiotique qui s’étend entre les films de fiction et les films documentaires. Les tromperies cinématographiques sont classées en trois catégories, suivant qu’elles renvoient au monde réel, au monde fictif ou au monde ludique. Leur statut de « feintise » n’est pas ramené à l’existence d’une supposée propriété sémantique qui permettrait de départager les énoncés faux des énoncés vrais, mais uniquement à la dialectique qui s’instaure, dans tout acte de communication, entre les intentions du producteur du message et les compétences du récepteur. Le cadre théorique de référence d’une telle conception de la « feintise » n’est plus le paradigme structuraliste de la première sémiologie, mais plutôt celui de Ch. S. Peirce, envisageant le sens de chaque signe à l’aune d’un double « interprétant » (vrai/faux), généralisable à toutes les opérations sémiotiques imaginables.

Keywords