Sciences, Eaux & Territoires (Apr 1995)

La croissance des huîtres et des moules en rade de Brest : quelles indications sur la qualité de l'eau et le potentiel conchylicole ?

  • J. MAZURIE,
  • J.F. BOUGET,
  • J. BARRET,
  • D. BLATEAU,
  • R. LE CHANGOUR,
  • B. LE GALL

Journal volume & issue
no. Spécial Ingénieries-EAT-01

Abstract

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La croissance des mollusques bivalves a été choisie comme indicateur biologique de qualité d'eau de la rade de Brest, en raison de certaines caractéristiques biologiques de ce groupe (sédentarité, filtration...), et de son importance dans l'aquaculture nationale. Entre 1992 et 1995, des échantillons d'huîtres et de moules ont été mis en place à quelques stations intertidales et subtidales, et leur croissance en chair et coquille évaluée chaque trimestre. Des références ont été obtenues, selon le même protocole, dans quelques sites conchylicoles extérieurs à la rade de Brest. Les huîtres creuses Crassostrea gigas manifestent en rade de Brest deux affections coquillières : une surépaisseur, caractéristique de l'influence du tributylétain, et une infestation par le ver annélide Polydora sp. engendrant des chambres à vase. Les deux symptômes décroissent du nord au sud de la rade de Brest. Les huîtres de Roscanvel, site le plus proche de la mer ouverte et qui fait l'objet d'une exploitation conchylicole, peuvent être considérées comme quasiment normales. La productivité en moules, Mytilus edulis, des deux sites au sud de la rade de Brest est modérée (inférieure aux meilleures références bretonnes) tandis qu'elle est exceptionnellement élevée à la station nord de l'Elorn, seul site mytilicole de la rade exploité à échelle commerciale. Cette espèce, moins sensible au tributylétain, semble tirer le meilleur profit de la productivité primaire des estuaires. Comme les palourdes et les huîtres plates sont affectées en France de maladies endémiques, les moules peuvent être considérées comme une espèce candidate de choix pour un développement conchylicole de la rade de Brest.