University of Ottawa Journal of Medicine (Aug 2021)
Le pouvoir de la langue
Abstract
Récemment, pendant un stage à l'hôpital, j'ai traité une patiente âgée (Mme C) qui avait eu un accident vasculaire cérébrale (AVC). Elle parlait dans une langue anglaise si brisée qu'il était difficile de la comprendre et de faire un diagnostic approprié. Mme C m’a informé que son voisin était à l’extérieur lorsqu’elle avait eu son AVC, et il a appelé les Services Médicaux d'Urgence (SMU) car elle ne pouvait pas se lever par elle-même, mais surtout parce qu’elle était sûre que les SMU n’auraient pas compris son accent Français épais au téléphone. Étant moi-même bilingue, je lui ai immédiatement demandé si c’était préférable de continuer la consultation en français. Sans aucune hésitation, elle a répondu avec enthousiasme « Oui, oui, ça me ferait si contente ». Vers la fin de la consultation, Mme C a pris mes deux mains entre les siens et m’a profondément remercié d’avoir fait l’effort supplémentaire d’effectuer son évaluation en Français. Elle m’a informé que c’était la première fois depuis qu’elle avait immigré au Canada, il y a plus de trois décades, qu’elle recevait des soins de santé en Français et qu’elle espérait que ce ne serait pas la dernière. Cette expérience avec Mme C m’a poussé à me demander combien d’autres patients ont enduré ou endureront une situation pareille? Quel est l’ampleur du problème? Comment remédier à cette situation? Quel est l’impact sur la qualité des soins reçus quand le Docteur et le patient ne parlent pas la même langue? Pour répondre à toutes ces questions, j’ai effectué une étude bibliographique approfondie dont les résultats les plus saillants sont mis en relief dans ce qui suit.
Keywords