Rhumatologie Africaine Francophone (Jan 2025)
Utilisation des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens chez les personnes âgées en rhumatologie au CHR-Tsévié (Togo)
Abstract
Objectif : déterminer la place des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) chez les rhumatisants âgés au Centre Hospitalier Régional Tsévié. Patients et méthodes : Une étude rétrospective à visée descriptive et analytique a été menée de décembre 2022 à octobre 2023 portant sur des patients âgés (≥60 ans) ayant été traités par des anti-inflammatoires non stéroïdiens. En cas d’infection, les AINS ont été utilisés comme traitement adjuvant et à distance de l’antibiothérapie. Résultats : Deux cent quarante- trois des 882 patients (27,6%) examinés au cours de la période d’étude et âgés d’au moins 60 ans avaient utilisé des AINS. Ils se répartissaient en 77 hommes (32%) et 166 femmes (68%). L’âge moyen était de 69 ans (extrêmes de 65 ans et 98 ans). L’hypertension artérielle était présente chez 118 patients (49%), une insuffisance rénale chez 6 (2,5%) et une hémorragie digestive chez 9 (3,7%). La pathologie dégénérative du rachis (137 cas, 56%), la gonarthrose (43 cas, 18%), les métastases osseuses (22 cas, 9%), les pathologies périarticulaires (23 cas, 9%), les pathologies microcristallines (4 cas, 1,6%), les rhumatismes inflammatoires (5 cas, 2%), l’algodystrophie (2 cas, 0,8%) et les infections (7 cas, 2,9%) ont été les affections ayant motivé l’usage d’AINS. Les pathologies associées telles que : la pathologie dégénérative du rachis et gonarthrose (4,1%), la pathologie périarticulaire et la pathologie dégénérative du rachis (1,5%) étaient également retrouvées. Le traitement par AINS a été instauré à posologie minimale dans 64,7% des cas sur une durée inférieure à 10 jours dans 46% des cas. Les inhibiteurs de la pompe à proton ont été associés dans 20% des cas. Les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2 (coxibs) représentaient 49,8% des cas et les Arylacétates dans 28,4% des cas Vingt-sept patients souffraient d’Ulcère gastro duodénal (11,11%), Deux cents vingt-six patients étaient perdus de vue une fois le traitement entamé. Conclusion : La prise en charge de la douleur et de l’inflammation chez les personnes âgées est nécessaire et passe parfois par des anti-inflammatoires non stéroïdiens qui sont l’une des causes de morbidités liées aux médicaments. Les prescriptions d’AINS chez cette population doivent répondre à leurs besoins spécifiques tout en améliorant non seulement les résultats thérapeutiques mais, surtout, minimisant le risque iatrogène.
Keywords