Belphégor (Apr 2019)

Le dilettante et l’érudit : du discours académique à la critique romantique du savoir (Stendhal, Nerval)

  • Juliette Mascart,
  • Rémy Arcemisbéhère

DOI
https://doi.org/10.4000/belphegor.1634
Journal volume & issue
Vol. 17, no. 1

Abstract

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Empruntant au spécialiste son discours et à l’amateur sa posture, Stendhal et Nerval se situent tous deux en marge des institutions académiques et marquent un jalon de l’histoire culturelle qu’une archéologie des formes de l’érudition des amateurs se doit de prendre en compte. Ces deux auteurs adoptent la posture du dilettante afin de critiquer l’érudition académique à travers ses objets, ses formes et ses médias. Cette révolution romantique renouvelle tant la visée que les destinataires d’un discours critique qui se tient à la charnière du discours académique et du discours de vulgarisation. Cette critique se déploie sans ordre ni méthode, n’ayant pas vocation à s’ériger en système, et se pratique sur le mode de la causerie, la communication ne visant pas nécessairement à instruire mais reposant avant tout sur le plaisir de l’échange. Il s’agit pour eux de renouveler la perception du savoir, considéré non plus du point du vue académique, mais de celui de l’expérience personnelle. érudition des amateurs, Gérard de Nerval, Stendhal, institution littéraire, légitimité