Recherches (Nov 2014)

L’insoutenable inexistence de l’être dans l’attente de l’ultime sentence : Sombras nada más de Sergio Ramírez (Nicaragua)

  • Nathalie Besse

DOI
https://doi.org/10.4000/cher.6097
Journal volume & issue
Vol. 13
pp. 75 – 85

Abstract

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Sombras nada más (2002) de l’écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez se déroule au Nicaragua et relate les dernières heures d’Alirio Martinica, autrefois secrétaire privé du dictateur Somoza, qui est capturé par les sandinistes un mois avant le triomphe révolutionnaire du 19 juillet 1979. Il subit les interrogatoires d’un tribunal révolutionnaire improvisé, et se trouve dans l’attente d’un jugement populaire dont le verdict peut n’être autre que la mort. Nous verrons que ce compte à rebours de quarante-huit heures, au cœur duquel il devient plus que jamais cet « être-pour-la-mort », selon la formule d’Heidegger, qu’il incarne depuis le premier souffle, révèle une négation de son être qui semble « mort » avant l’heure. Qu’il se trouve face à lui-même et à son fatum, ou face aux révolutionnaires puis au peuple, il est par bien des aspects renvoyé à une forme d’impuissance et finalement d’inexistence.

Keywords