Dissertationes Archaeologicae: Ex Instituto Archaeologico Universitatis de Rolando Eötvös Nominatae (Jan 2025)

Des vides et des pleins

  • Marie Seguedy,
  • Stéphane Péan,
  • Marylène Patou-Mathis,
  • Zsolt Mester

DOI
https://doi.org/10.17204/dissarch.2024.5
Journal volume & issue
Vol. 3, no. 12

Abstract

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Le Bassin des Carpates se situe dans la partie sud-est de l’Europe centrale et est centré principalement sur la Hongrie. Par sa position, il représente un possible carrefour migratoire pour les populations humaines préhistoriques entre l’Europe occidentale, orientale et les Balkans et est au cœur des enjeux de peuplement de la Préhistoire. Et pourtant, les dynamiques d’occupation au Pléistocène supérieur ne sont que partiellement connues. Nous faisons ici le point sur les données archéologiques disponibles pour le Paléolithique moyen et supérieur dans le bassin des Carpates entre 130 et 10 ka BP avec l’aide d’une base de données. Les biais qui participent à cacher, tronquer ou détruire des données sont décrits et les différents niveaux d’information disponibles sur les sites sont ordonnés à l’aide de filtres. L’étude montre que l’absence d’occupations en plaines ou à certaines périodes peut être expliquée en partie par des phénomènes géomorphologiques et par des biais de recherche. La chronologie est les industries du Paléolithique moyen et de la période de transition entre le Paléolithique moyen et supérieur sont encore mal définies. Les nouvelles recherches confirment dans plusieurs sites la présence tardive de Néandertal. Le nombre d’occupations aurignaciennes pourrait avoir été surestimé. En dehors des biais, le bassin semble bien avoir été déserté au Gravettien ancien, pour des raisons encore mal comprises, et à la fin du Paléolithique supérieur, ce qui pourrait être corrélé à la disparition de la mégafaune pléistocène. Enfin, à toute époque, les piémonts et étage collineux apparaissent comme des espaces privilégiés d’installation mais l’investissement des plaines s’observe avec certitude à deux occasions : à l’Aurignacien et à l’Epigravettien ancien, peut-être dû pour ce dernier aux conditions climatiques particulières du Dernier Maximum Glaciaire.

Keywords