VertigO (Nov 2011)

Le Havre, port et station balnéaire : ambivalences d’une ville estuarienne

  • Barbara Evrard,
  • Damien Femenias

DOI
https://doi.org/10.4000/vertigo.11327
Journal volume & issue
Vol. 10

Abstract

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Cet article analyse les antagonismes entre les stratégies de développement de l’estuaire de Seine et les attentes des usagers locaux en termes de cadre de vie. L’étude se centrera plus particulièrement sur l’exemple de la ville du Havre. À partir d’enquêtes par questionnaires et d’analyse de documents produits par les acteurs, cet article montre dans quelle mesure la tentative de concilier les différentes figures de la ville tient davantage du discours. Il y a certes une tentative d’innovation dans la gestion du territoire, au sein de laquelle les décideurs cherchent à concilier un patrimoine industriel avec un patrimoine touristico-sportif. Mais la politique en matière d’écologie de cette ville industrielle se limite à des mesures compensatoires sans changement des modalités de production ou de gouvernance. À l’échelle du fleuve, le port autonome compense l’industrialisation des berges par des mesures compensatoires qui enclavent les zones de naturalité. Côté mer, la ville balnéaire s’oppose à la zone portuaire. Les locaux revendiquent désormais le droit de définir leur cadre de vie et de décider de l’avenir de leur territoire. Et ce d’autant plus que, dans cet estuaire en reconversion, les havrais supportent une multitude de risques, mais profitent de moins en moins des bénéfices. L’opposition se cristallise autour de choix de développement, orientés vers l’industrie ou tournés vers l’économie de service. L’aménagement des estuaires est un enjeu national majeur de développement et de visibilité internationale. Mais les contraintes supportées à l’échelle locale rendent difficilement acceptables l’équipement et la confiscation des sites à des fins exclusivement économiques.

Keywords