Akofena (Jun 2023)

Voix féminines et mémoire de Césarée : de la narration posthume au témoignage La femme sans sépulture d’Assia Djebar

  • Sihem GUETTAFI

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n008v3.05.2023
Journal volume & issue
Vol. 03, no. 08

Abstract

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Résumé : Face à l’amnésie généralisée, le devoir de témoignage et d’hommage est nécessaire pour réécrire l’Histoire nationale permettant à l’ex-colonisé de se réapproprier son passé, déconstruisant la vision du colonisateur. Djebar, par le biais de cette fiction va dé-ensevelir ces voix féminines enterrées dans l’oubli. En effet, dans La femme sans sépulture, « le trépas » c’est le passage de la vie à la mort et de la mort à la vie, du témoignage à la fiction, puis de la fiction au témoignage, et surtout du silence à la parole. Parole révélée à travers un foisonnement de voix, appartenant à Lla Lbia, Mina, Hania et Zohra et une voix disparue, celle de Zoulikha. Dans ce roman, la résurrection de la mort garantit l’authenticité du témoignage et la relecture de l’histoire. Si le pacte de l’oubli désigne l’ensevelissement du témoignage, la narration post-mortem se charge de son exhumation. Les romans à narration posthume proposent, ainsi, une sorte de « pacte testimonial », certifiant de la véracité de l’histoire racontée, se substituant au pacte fictionnel. Mots-clés : Témoignage, post-mortem, réécriture de l’histoire, spectralité, dés-ensevelissement