Laboratoire Italien (Feb 2012)
Artisan ou artiste entre France et Italie ? Le cas de Guglielmo Monaco (Guillaume Le Moine) à la cour de Naples au xve siècle
Abstract
La porte en bronze du Castel Nuovo de Naples (vers 1470), narrant la guerre terrestre de Ferrante contre Jean d’Anjou (de 1458 à 1462), contient un médaillon qui s’avère être l’unique autoportrait signé de la Naples aragonaise. En cherchant à mieux délimiter la personnalité de son auteur, Guglielmo Monaco, qui revendique la paternité de la porte, cette étude entend clarifier son implication à la cour royale de Naples. D’origine française, Guillaume Le Moine est horloger à la cour des Sforza avant d’être appelé par Alphonse V d’Aragon comme artilleur. Le succès de sa carrière militaire sous Alphonse V et sous Ferrante est concrétisé par l’acquisition de nombreux biens dont la mine d’alun revenant à la famille du célèbre humaniste Sannazar. Humilié, ce dernier organise une véritable damnatio memoriae qui explique peut-être la mise à l’écart de cette figure. Présent sur le champ de bataille, fondeur de cloches et de bombardes, Guillaume Le Moine semble être le plus à même d’avoir fondu les panneaux de la porte du Castelnuovo, dont la complexité iconographique relève d’une collaboration passée sous silence et d’autant plus troublante qu’aucun document d’archives concernant cette œuvre d’art n’est conservé.