Studii si Cercetari de Istoria Artei : Teatru, Muzică, Cinematografie (Dec 2017)

Divertisment la vreme de război: spectacole cinematografice în Bucureștii ocupați (1916–1918)

  • Adrian-Silvan Ionescu

Journal volume & issue
Vol. 10-11 (54-55)
pp. 95 – 130

Abstract

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Une fois la Roumanie entrée dans la guerre, à côté des Alliés, vers la fin de l’été 1916, les salles des cinématographes furent fermées, aussi bien que tous les autres lieux de distractions. C’était un coup donné aux citadins habitués à passer leur temps libre dans les salles de spectacle. Cette situation n’a pas duré longtemps, car, le 11 septembre, les salles de cinéma sont à nouveau ouvertes, suivant un programme spécial, entre 3 heures et 6 heures de l’après-midi. Au début d’octobre, on commence la diffusion de pellicules au sujet patriotique et de propagande, par exemple, Le Martyre des Roumains d’Ardeal, tandis que pour la première décade du mois à venir s’annonçait le début du travail au « film Historique et Patriotique La Grande Guerre pour la Liberté du Peuple Roumain », dans lequel on voulait inclure des scènes prises sur le front pendant les récents combats. Le film allait être diffusé le 14 novembre au cinéma Zaharia. Mais la situation sur le front n’était pas du tout favorable aux armées roumaines et, bientôt, le sud du pays fut occupé par l’ennemi. L’administration militaire et civile allemande d’occupation a voulu que la Roumanie soit un exemple de bonne administration et judicieuse préoccupation pour le bon état et le bonheur des habitants – même s’il ne s’agissait que d’une simple propagande. Et pourtant, en matière de spectacles – soit de théâtre, d’opéra, de concerts ou de cinéma – on a fait des efforts pour réunir les meilleures troupes et productions du moment. A côté des films artistiques, on diffusait des journaux d’actualités où l’on mettait en évidence les victoires des armées des Puissances Centrales sur tous les fronts ou l’on présentait diverses cérémonies grandioses à l’occasion de l’anniversaire de 70 ans du feld-maréchal Hindenburg, des parades pour l’anniversaire du Kaiser Guillaume II ou sur sa visite en Roumanie. Que ce soient des films sentimentaux ou héroïques, policiers ou d’aventures, ils avaient tous sur leur générique des noms importants de la filmographie allemande ou nordique du moment, de certaines étoiles incontestables qui conservent leur valeur jusqu’à présent, tels que Paul Wegener et Henny Porten, jusqu’aux autres, depuis longtemps oubliés, tels que Hella Moja, Maria Carmi, Leda Gys, Mia May, Sybil Smolowa, Rita Sacheto, Bernd Aldor, Fritz Odemar, etc. Au printemps de 1918, après qu’on conclut la paix de Bucarest, dans la presse de la capitale apparaissent des informations sur les spectacles de Jassy et on reprend ainsi la communication entre les deux zones qui avaient été si brutalement séparées par la guerre.

Keywords